Erabiltzailearen profila

Que se passe-t-il après les quêtes, les bagarres et autres affrontements ? C'est ce que Légendes & Lattes propose de faire explorer à ses lecteurs, en racontant la reconversion d'une Orc qui entreprend d'ouvrir un café dans une petite ville qui ignore encore tout de cette boisson diffusée par les Gnomes. C'est un roman qui propose donc d'investir des pans du quotidien souvent ignorés dans la Fantasy classique, en assistant aux efforts pour se reconvertir d'une ancienne mercenaire. Si le récit est centré sur Viv, cette dernière bénéficie rapidement de tout un entourage en soutien. La plume est réconfortante, les personnages attachants, l'ambiance chaleureuse et gourmande (votre café va retrouver une nouvelle saveur au terme de la lecture !). Le genre de livre qu'on prend plaisir à lire, non en raison de l'action, mais parce qu'on s'attache aux figures représentées et à l'atmosphère qui y règne. Bref, très sympathique.

Une courte fable philosophique, sorte de Monde de Sophie version SF, dont la lecture me laisse un peu frustrée. Le concept est intriguant, l'effort pédagogique louable, de bonnes idées qui retiennent l'attention, mais l'ensemble forme une sorte de patchwork un peu inégal, avec des excès didactiques qui déséquilibrent le récit. Mêler histoire des idées politiques en suivant une historiographie classique et références de pop culture SF est plein de potentiel, mais les deux semblent évoluer en parallèle, jamais valablement envisagées sur le même plan. Au final, ça donne un récit initiatique avec ses fulgurances, plein de potentiel, mais une tendance un peu trop professorale pour vraiment inviter à questionner les thèmes abordés.

Un roman que j'ai beaucoup aimé. J'ai adoré le style d'écriture direct, très vivant, sacrément immersif, avec pour cadre un futur (le XXIIe siècle) ayant parachevé les logiques néo-libérales. Les thèmes traités sont aussi passionnants : que ce soit la façon dont les caractérisations de ses personnages sont travaillées, ses propos sur le rapport au corps, sa mise en scène des IA incarnées, ses questionnements sur le militantisme... Le récit repose sur un double fil rouge porté par deux personnages, et des interludes dans le passé pour comprendre la progression vers ce début de XXIIe siècle. L'ensemble fonctionne, mais le roman aurait peut-être pu prendre un peu plus de temps dans le dernier tiers. Dans tous les cas, un beau coup de coeur SF.

Un récit qui s'approprie à sa manière le genre postapocalyptique pour proposer une histoire pleine d'humanité, émouvante, portée par des personnages originaux, sincères et attachants, et par une mise en scène onirique et poétique de la ville de San Francisco qui hante durablement. Le roman a été traduit en français en 2021, mais date de 1989. L'ambiance de guerre froide et de flower power est perceptible, sans pour autant que le récit paraisse daté dans son propos. Un chouette lecture humaniste aux accents utopiques. "If you're going to San Francisco, Be sure to wear some flowers in your hair" résonne dans les oreilles à mesure que l'on progresse dans le récit.

L'histoire d'une adolescente blanche dans les années 50, dans des États-Unis marqués par la transformation soudaine de plus de 600.000 femmes en dragons. Un récit plein de rage et de frustrations, d'émotions et de vie, sur le poids des non-dits, des silences imposés et d'une discipline intériorisée. Mais c'est aussi une histoire d'affirmation et, à terme, de libération. Un livre au concept un peu déroutant de prime à bord (ces transformations en dragons dans le décor terriblement figé et oppressif de l'Amérique des années 50) mais qui se révèle tellement attachant, et se lit d'une traite et accompagne durablement.

Un space-opera à l'univers riche où on est parachuté sans transition. Si le cadre ne cesse de s'étoffer au fil des pages, le fil rouge tient avant tout dans le développement des personnages principaux. Je me suis plus investie dans leurs évolutions que dans les intrigues, parfois un peu trop rapidement exécutées. En tout cas un intéressant voyage dans les étoiles avec pour thèmes l'altérité, l'identité ou encore l'affirmation de soi.

Un court récit, ponctué d'interrogations existentielles, qui se déploie tranquillement, tout en continuant d'explorer les contours utopiques du monde dans lequel l'histoire se déroule. Une petite bulle de réconfort que j'ai trouvée tout aussi douce et précieuse dans sa manière d'interroger la vie que le premier tome.

Un court roman d'ambiance, à la noirceur affirmée, servi par une écriture ciselée et poétique. Parfois glaçant, souvent déroutant, le récit onirique entraîne aux frontières incertaines du réel. L'histoire gagne en complexité au fur et à mesure qu'elle progresse, grâce à une construction en plusieurs temps efficace. Un voyage surprenant, horrifique et marquant dans cette cité diaphane.

La conclusion annoncée de la Maison des Jeux. Une conclusion nerveuse et explosive, pleine de démesure par l'échelle désormais choisie, mais pour autant ô combien maîtrisée par l'autrice. Cette novella vient clôturer une trilogie captivante dans laquelle la lectrice que je suis s'est sacrément prise au jeu. Une chouette lecture.

Une réécriture des légendes arthuriennes qui entend donner une place centrale à ses figures féminines en partant d'un "what if" intrigant. J'ai apprécié cette lecture agréable, riche en clins d'oeil, renouvelant l'écriture, les thèmes et les personnages. Une mention toute particulière pour la conclusion, qui "boucle la boucle" de façon convaincante - y compris en terme d'engagement émotionnel.