Deidre (e)k Dmitry Glukhovsky(r)en FUTU.RE liburuaren kritika egin du
FUTU.RE
5 izar
Futu.re, c’est l’épopée, la fresque qui me manquait ces derniers temps.
Je ne suis en général pas adepte des pavés, mais celui-ci, avec ses plus de 700 pages (1500 pour moi en numérique…) m’a captivée du début à la fin.
Futu.re narre une dystopie dans laquelle les êtres humains ont réussi à vaincre le problème de la mortalité. L’Europe est devenue une immense mégalopole. Au cœur de celle-ci, les hommes, devenus éternels, font croître leur population vers le ciel, en amoncelant les espaces de vie hiérarchisés selon le rang social. Le contrôle des naissances étant devenu un enjeu majeur, les couples choisissant d’enfanter doivent alors faire le Choix: il faudra que l’un des deux accepte de devenir mortel et de se dégrader et périr en quelques années. Le roman suit l’histoire de l’un des membres de l’organisme chargé de traquer ceux qui transgressent cette loi : la phalange.
Futu.re est …
Futu.re, c’est l’épopée, la fresque qui me manquait ces derniers temps.
Je ne suis en général pas adepte des pavés, mais celui-ci, avec ses plus de 700 pages (1500 pour moi en numérique…) m’a captivée du début à la fin.
Futu.re narre une dystopie dans laquelle les êtres humains ont réussi à vaincre le problème de la mortalité. L’Europe est devenue une immense mégalopole. Au cœur de celle-ci, les hommes, devenus éternels, font croître leur population vers le ciel, en amoncelant les espaces de vie hiérarchisés selon le rang social. Le contrôle des naissances étant devenu un enjeu majeur, les couples choisissant d’enfanter doivent alors faire le Choix: il faudra que l’un des deux accepte de devenir mortel et de se dégrader et périr en quelques années. Le roman suit l’histoire de l’un des membres de l’organisme chargé de traquer ceux qui transgressent cette loi : la phalange.
Futu.re est un roman particulièrement bouleversant, tant la dystopie proposée est réaliste. Glukhovsky prend son temps pour installer un monde totalitariste, tellement crédible que sa lecture m’a souvent dérangée. C’est tout l’enjeux de la surpopulation qui est abordé en en prenant le parti pris extrême : que se passerait-il si les hommes devenaient immortels ? Si l’immortalité n’était plus un rêve, mais qu’elle existe depuis si longtemps qu’elle soit une évidence, un acquis. Quels sacrifices seraient alors consentis par la population ? Dans notre société dans laquelle la mort est déjà mise de côté, dans laquelle les personnes âgées sont déjà mises au ban de la société, toutes ces réflexions prennent tout leur sel…
Dans l’univers sordide du livre, le héros est l’un des personnage les plus travaillé qu’il m’ait été donné de lire ces derniers temps. L’intrigue se cristallisant autour de son parcours, il est l’atout majeur du récit. Absolument détestable presque tout au long de l’histoire, c’est au fur et à mesure de la levée du voile sur son passé que j’ai fini par le comprendre à défaut de m’identifier.
En effet, le sordide côtoie l’innommable, et on se rend compte au fil du récit de ce qu’implique vraiment la société qui nous est décrite : contrôle de la population et contrôle des masses, enlèvement d’enfants, conditionnement… La prise de conscience est longue et chaotique, elle laisse un goût de bile dans la bouche.
Fort d’un cynisme et d’une noirceur folle, le récit est cru et sans concession, ce qui le rend d’autant plus réaliste. Le cheminement moral du héros ne sera pas parvenu à me le rendre sympathique une seule seconde, mais m’aura permis de profondes réflexions.
L’auteur réussi avec ce roman un énorme tour de force, un livre d’une intensité inouïe qui est en prime tellement prenant qu’on en oublie très vite la longueur. Sa lecture aura fortement raccourcie mes nuits, pour mon impossibilité à le lâcher, et pour les abîmes de réflexions dans lesquelles il m’a plongée, et qui me hantent encore.